La crise sanitaire réinvente le luxe
Au temps fort de la crise économique, induite par la Covid-19, la banque mondiale avait signalé une baisse de 4,3 % du PIB mondial. Cette chute s’expliquait par le manque de promptitude des gouvernements face à la situation. Ainsi, des secteurs d’activité comme celui du luxe ont fini par faire les frais de ce marasme économique.
Fort heureusement, la barre se redresse, en dépit de la persistance de la pandémie. Mais, l’industrie du luxe devra se recréer, pour mieux survivre à cette crise. Elle a d’ailleurs amorcé sa réforme, qui pourrait bien se perpétuer. Retour sur les bouleversements observés dans le milieu du luxe.
Le Covid-19 a accéléré la digitalisation du luxe
Le luxe désigne l’ensemble des biens et services ayant un caractère rare et donc précieux. Leur acquisition est coûteuse et relève souvent des besoins non essentiels. Plusieurs secteurs font partie de cette industrie tant convoitée. Il s’agit, entre autres, de la haute couture, des voitures de luxe, de l’immobilier de prestige, de la joaillerie, du tourisme et de l’horlogerie.
Ainsi, toutes ces activités ont été touchées de plein fouet par les effets des nombreuses mesures restrictives prises pour freiner la propagation du virus. Selon les chiffres du 19e rapport de Bain et Company, le marché du luxe a chuté de 23 % à la fin d’exercice 2020. Fait marquant, la déprogrammation des salons professionnels a plongé plusieurs corps de métier dans le chômage.
Les agences d’événementiel, les mannequins et les créateurs de mode en sont les principales victimes. Par ailleurs, l’ampleur de la crise était proportionnelle au degré d’impréparation de la filière face à cet aléa. Néanmoins, le secteur s’est mieux repris. Il apprend carrément à vivre avec les contingences imposées par cette crise sanitaire.
La vente en ligne comme planche de salut
Autrefois, le commerce du luxe était marqué par le shopping. Autrement dit, les clients aiment visiter les boutiques physiques et palper les objets de luxe, avant de s’en procurer. Désormais, le secteur s’en remet à internet pour continuer d’exister. Car, les boutiques qualifiées de non essentielles ont été toutes contraintes à fermer. Pour ce faire, les spécialistes du luxe privilégient le référencement SEO pour leurs sites web, afin d’attirer du trafic qualifié.
Grâce à cette transformation numérique, le secteur a commencé par mieux se porter. Toujours à en croire le rapport de Bain et Company, de 12 % en 2019, les ventes en ligne du luxe sont passées à 23 % en fin 2020. D’ailleurs, selon les estimations, l’e-commerce est censé participer à hauteur de 30 % du chiffre d’affaires du secteur, d’ici 2025.
Une fixation sur le marché local
Avant la crise sanitaire, le secteur du luxe était essentiellement axé sur le commerce international. Les clients des grandes marques étaient issus des quatre coins du monde. Celles-ci réalisaient d’énormes chiffres d’affaires, grâce au tourisme de luxe, source de devises. Mais depuis les confinements successifs, la donne a complètement changé. Les voyages transfrontaliers sont de moins en moins autorisés.
Par conséquent, chaque client se rabat sur une marque locale. Conscientes du fait, les entreprises de luxe ont revu à la baisse leurs ambitions. Désormais, le marché local devient une priorité. Les firmes font alors appel aux experts du seo pour renforcer leur référencement local sur les moteurs de recherche. Cela leur permet de capter du trafic issu de leur zone géographique. À la fin, les marques espèrent compenser un tant soit peu, le manque à gagner causé par les fermetures des frontières.
De la générosité pour redorer son image
Face au désintérêt des clients, l’industrie du luxe joue désormais sur la sensibilité de sa cible. En effet, le secteur entend s’appuyer sur les valeurs humaines, pour drainer de la clientèle. Les entreprises de luxe soignent alors leur E-réputation à travers des actes de générosité.
Ainsi, Chanel et Hermès, par exemple, ont fabriqué et offert du gel hydroalcoolique au secteur de la santé. D’autres marques de luxe ont également confectionné et vendu des masques. Les fonds ont été ensuite reversés aux organisations caritatives. Une manière de montrer que le secteur du luxe sait aussi se rendre utile.